Dans de nombreux pays du monde (francophone), aujourd’hui on célèbre les mamans ! Que vous le soyez vous-mêmes ou que vous ayez eu la charge d’élèver un neveu, une nièce, une petite sœur ou des cousins éloignés, vous recevrez aujourd’hui une attention bien méritée car ce rôle qui est le vôtre est loin d’être anodin.
Le Prohète (SAW) d’après Abou Hourayra (P.A.a), a répondu à un homme qui lui aurait posé la question « qui, autour de moi, mérite mon bon traitement? » ceci :
Prohète (SAW) : Ta mère
Homme : Puis qui ?
Prohète (SAW) : Ta mère
Homme : Puis qui ?
Prohète (SAW) : Ta mère
Homme : Puis qui ?
Prohète (SAW) : Ton père
(rapporté par Boukhari, 4/13 et Mouslim, 2548).
En montrant sans équivoque la place centrale des femmes dans la vie de leurs enfants, il est important de revenir sur le fondement même de la famille et du rôle de la femme dans le foyer. En effet, dans une conception très manichéenne, la responsabilité du foyer revient aux femmes et les dépenses y afférent aux hommes. Non pas pour les y cantonner et leur ôter tous droits d’avoir une vie sociale ou professionnelle épanouissante. Mais bien parce que c’est au sein du foyer et de la famille que TOUT se construit !
En restant à la maison, il ne devrait pas être non plus attendu de la femme qu’elle soit absorbée par les tâches ménagères, toutes plus corvéables les unes que les autres. Mais, au contraire qu’elle puisse veiller à la bonne marche de son foyer et rester vigilante quant à l’éducation de ses enfants.
Que mangent-ils? Qui fréquentent-ils? Que regardent-ils à la télé? Comment se comportent-ils avec les gens de la maison? Toutes ces questions ne devraient avoir aucun secret pour les mamans qui, tout en veillant à s’occuper d’elle-même, ont l’obligation d’être présentes, et disponibles pour ces êtres en devenir qui apprennent d’elles à devenir les honnêtes hommes et femmes intègres de demain. La femme est en effet le SOCLE de toutes les sociétés.
Hélas, de nos jours, les mentalités ont évoluées et les contraintes économiques ont poussé pères et mères hors du foyer. Nos enfants nous sont devenus étrangers et nous apprenons, souvent bien trop tard, à quel point leur éducation nous a échappé.
Je m’amuse de lire dans des forums réservés aux mamans sur les réseaux sociaux, ô combien nous sommes, pour la plupart, débordées par nos enfants, qui regardent ce qu’ils veulent à la télé, parlent comme ils veulent aux employés de maison, et mangent tout ce qu’ils souhaitent, ou rien du tout, pendant que nous sommes au bureau ou à la recherche de solutions pour joindre les deux bouts à la maison.
L’émancipation de la femme selon les critères occidentaux, nous a pris une part importante de ce rôle central et nous a, avouons-le, détourné de cette lourde responsabilité que d’être mère, en continu.
En travaillant dur comme nous le faisons, nous sommes désormais plus irritables, et moins enclines à les écouter nous parler de leurs querelles, de leurs ennuis, de leurs questionnements – aussi innocents soient ils. Nous rêvons désormais d’enfants autonomes, qui se prennent en charge (et de plus en plus tôt) et qui pourraient régler leurs petits bobos tous seuls.
Mais, quand un enfant comprend, bien vite, qu’il dérange et qu’il devrait apprendre à se débrouiller tout seul, il se réfugie et grandit dans son monde à lui, et développe souvent une indépendance émotionnelle totale vis à vis de ses parents.
Combien de parents d’adolescents entend-on se plaindre qu’ils ne reconnaissent plus leurs enfants ? Qu’ils ne savent rien de leurs vies, de leurs amis, de leurs fréquentations ?
Et je ne parle même pas des configurations monoparentales ou de la fameuse « co-parentalité » qui prévaut désormais face à un nombre exponentiel de divorces. Dans ces cas de plus en plus fréquents, l’enfant développe une triple personnalité – un vrai petit schizophrène en devenir, Qu’Allah nous en protège soubhannallah – puisqu’il fait co-exister son monde à lui, le monde de son père, et celui de sa mère…. dans un seul et même esprit.
Je ne veux ici pas forcément partager des « recettes » ou des conseils car je serai très mal placée pour le faire. Mais je souhaite profiter de cette belle journée où vous avez reçu toutes ces marques d’affection, pour vous demander de prendre quelques minutes et vous situer : quelle mère êtes-vous pour vos enfants ? Et quelle image de la société contribuez-vous à construire ?
Aux formidables mamans qui, malgré la pression sociale et les railleries de l’entourage, ont choisies de rester auprès de leurs enfants et comptent sur le soutien indéfectible de maris exceptionnels (il faut leur rendre cet hommage aussi) qui subviennent comme ils peuvent au besoin de tous, je souhaite partager ici toute mon estime et vous encourager à ne pas baisser les bras, car la récompense d’Allah faudra un million de fois les sacrifices que vous vous êtes imposés.
Et à celles nombreuses qui comme moi, et comme bien d’autres, ont du choisir de travailler, et de faire carrière, pour assurer un confort matériel à leurs enfants, je souhaite, du fond du cœur, qu’elles puissent aussi trouver le temps de s’aménager des instants précieux et complices avec leurs rejetons pour tisser des liens indispensables à leur bien-être et leur épanouissement.
Heureuse fête des mères à toutes ! Qu’Allah nous accorde une descendance pieuse et prospère et nous accorde la chance de pouvoir profiter d’eux le plus longtemps possible.
Ameen
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