Ce billet a été écrit en le 26 février 2015 pour les 5 premiers points.
Mes chères soeurs, en difficulté de couples, je viens de penser à quelque chose : partager ce qui, à mon avis, peu nuire à un couple… ou envenimer les choses… vous n’avez pas besoin de réagir. Si par contre vous voulez le faire en toute discrétion, mon inbox vous est ouvert. Salam.
#1 L’ingratitude :
Nous le sommes hélas bien souvent sans nous en rendre compte. Les femmes, c’est bien connu, sont capables de mener plusieurs combats de front. Et rien n’est jamais trop GROS, GRAND pour elles. Les hommes, eux, aiment se concentrer sur une action et s’assurer qu’elle est bien exécutée. Trop souvent et parce que nous ne nous mettons pas à leur place, nous avons tendance à nous emporter : « tu n’en fais pas assez », « tu es trop lent », « il faut vraiment tout faire pour toi »… sont autant de phrases assassines que nous lançons, l’air de rien. Elles blessent non seulement l’ego de nos chers et tendres. Mais surtout, elles révèlent notre niveau d’ingratitude envers ce que le Très Haut nous a offert : un mari aimant qui essaie de nous faire plaisir et de nous rendre heureuse.
#2 L’auto-suffisance :
Ceci s’applique hélas autant aux hommes qu’aux femmes. Oui, bien trop souvent, en se mariant, on s’imagine que l’on parviendra à changer l’autre. A le/la faire marcher à notre rythme et obéir à nos règles. C’est le début des problèmes. Une très bonne amie m’a un jour fait comprendre que ce qui définissait vraiment la santé du couple, c’était la possibilité pour l’un des conjoints (sinon les deux) d’être flexible. FLEXIBLE pas malléable. Car en effet, il ne s’agit aucunement de passer pour « le niakeu fayda » du couple mais plutôt de choisir ses batailles. Combien sommes-nous à nous dire/penser auto-suffisant (je n’ai pas besoin de lui, elle) alors qu’en fait, si nous nous sommes mariés au début c’était justement parce que nous reconnaissions notre dépendance (je ne peux pas vivre sans lui/elle)? Voilà ce qu’un ego mal placé peut nous faire faire : en venir à douter de l’importance de notre douce moitié. L’objectif du mariage, rappelons-le, n’est pas d’avoir le dessus sur lui/elle mais bien de devenir plus fort (ensemble) et de former une nouvelle entité à deux.
Oui, c’est un processus long et pénible car ce n’est qu’après vous être connus (d’avoir testé les limites l’un de l’autre… ce qui ne se fait généralement de manière frontal) que vous y parviendrez certes. Mais quand les choses semblent difficiles et que vous avez l’impression d’être face à un mur, dites vous bien que c’est le métier qui rentre et que, petit à petit, l’un l’autre, vous vous inter-influencez pour donner le meilleur des deux. L’équation miracle ce serait : « un peu de toi + un peu de moi pour donner un nous complet » !
Minielle Mansour
#3 Donnant-Donnant :
Je vous l’ai dit plus haut, pour réussir son couple, il faut désapprendre pour comprendre. Oui, on a toute plus ou moins entendu une amie (mariée depuis plus longtemps que nous) nous donner un « conseil qui tue » : savoir rendre la pareille. Beaucoup trop de femmes se disent en effet qu’il est hors de question qu’elles fassent des efforts en vain. Après tout, si elles peuvent en faire, pourquoi pas lui? NON. Je ne le redirai jamais assez, 1 + 1 n’est pas égal à 2 dans un couple. Réfléchissez-y comme à un investissement, une action spontanée et naturelle qui, avec le temps, portera ses fruits. Car, mesdames, les hommes réagissent très mal à la confrontation et à la provocation. Quand on les défie (et surtout quand ça vient de la femme qu’ils aiment) ils assimilent cela à de l’insubordination : à une mollesse de leur part qu’ils cherchent alors à rectifier vaille que vaille, au risque de paraître encore plus rigide qu’au départ. Par contre, un surplus de douceur les émerveille (surtout lorsqu’ils ne l’ont pas mérité) et les amadoue en un rien de temps. Oui, votre arme secrète la plus redoutable se trouve dans votre aptitude à feindre l’indifférence et à le couvrir de petites attentions qui, tôt ou tard, le transforment en « homme aimable »… quand ils ont, à la base, un soupçon de bonne foi et d’honnêteté. D’où l’importance de choisir (parmi d’autres critères) un homme qui a bon caractère.
#4 Trahir ses secrets :
Osons l’avouer, nous autres, les femmes savons rarement garder un secret. Il nous brûle la langue, littéralement ! C’est quelque chose que l’on fait sans s’en rendre contre et qui ne témoigne pas (comme les hommes le pensent) d’une immaturité mais bien d’une façon bien à nous de ré-affirmer nos bons sentiments à notre cercle de confiance. Car, contrairement à l’idée reçue, la femme ne parle pas à TOUT le monde. Plus jeune, j’avais l’habitude de me dire que chacune de mes amies avaient un rôle précis : la conseillère (celle que l’on admire pour sa maturité mais dont on est secrètement jalouse), la « déconeuse » (celle qui nous fait déculpabiliser parce qu’elle ose faire PIRE…), la confidente (qui est en général la VRAIE de VRAIE, celle qui jamais ne juge ni ne condamne et qui sait écouter… BREF, la perle rare), la « gossipeuse » (celle qui connaît tous les « divers » – potins – et à qui, justement on ne dira jamais rien de compromettant de peur de finir en potin soi-même)… BREF ! On a, pour chaque situation, une amie avec qui le partager. Hélas, nos hommes, eux, ne parlent pas. On a la fausse impression qu’ils se confient (comme nous) à leurs amis, alors qu’en fait, la seule et unique personne (à part leur mère… bien entendu) à connaître leurs secrets, et bien c’est vous… leurs épouses. Imaginez alors tout son effroi quand il réalise que vous n’êtes pas digne (à ses yeux) de cette marque de confiance (et d’amour) qu’il vous témoigne. Voilà, vous comprenez mieux pourquoi dans la religion musulmane une bonne épouse se doit de veiller aux biens (matériels et immatériels) de son époux… SURTOUT en son absence (ne jamais rien faire dans son dos, une règle d’or) !
#5 En vouloir toujours PLUS, jamais MOINS :
Nous aimons êtres choyées…couvertes de cadeaux, encore et toujours. Hélas, nous savons aussi que le portefeuille de notre chéri n’est pas extensible. Alors pourquoi passer commande de tout et de rien? Oui, passer commande ! Parce qu’un homme, mesdames, même s’il fait une chose à la fois, enregistre tout simplement toutes nos requêtes qu’il traitera au fur et à mesure et selon ses moyens. Sauf que voilà, à peine une requête traitée, qu’une autre arrive… Et, plus il délivre, plus on le sent capable (allez, avoueeeez) de remplir une tâche encore plus GRANDE, de combler un besoin plus onéreux. Résultat, un beau jour, il craque et vous traite de dépensière. Le comble c’est que nous considérons cette insulte comme la pire de TOUTE. Comment peut-il dire que je suis dépensière alors que je gère sa maison d’une main de fer?! C’est qu’en fait, généralement, nous ne leur demandons pas vraiment d’acheter si, ou ça… Non. C’est plus subtil. Nous émettons un souhait. Nous formulons un besoin. Sauf que trop tard : pour votre mari c’est une commande ! Et parce que l’homme est, par définition « le pourvoyeur du foyer « , il cherchera à s’exécuter. Le vers est alors dans la pomme.
#6 Négliger l’influence de la belle-famille :
Personne ne voudra l’avouer et, pourtant, la cause principale des divorces et des conflits dans nos familles (surtout musulmane) se situe ICI ! Et un article de blog ne suffirait pas pour en parler. Pour cause, le problème réside généralement dans la collusion entre bienséance culturelle et respect des aînés à travers le fameux « liggueyou Ndeye » qui octroie aux belles-mères (mamans des maris) une préséance obligatoire sur les décisions du couple. Et de l’autre, l’importance pour les époux de vouloir « ensemble » construire leur avenir et être solidaire des décisions du couple. Nous parlerons bien évidemment beaucoup plus de l’influence des mamans des maris, mais certaines mamans de femmes sont encore plus terribles ! Aussi, et trop souvent, les problèmes de couples viendront du fait qu’une « petite histoire anodine » se transformera en conflit ouvert et potentiellement ATOMIQUE qui opposera d’un côté la « maman toute puissante » à « l’épouse qui refuse de s’effacer ». Je ne parlerai pas ici du poids de la culture et du fait que chez nous, la mère demeure sacrée et, si on cherche à être béni, ses désirs doivent être respectés. Fussent-ils raisonnables ou non. Je ne parlerai pas non plus des épouses tyranniques, qui cherchent à exercer leur domination (sur leur mari) et qui exigeront de lui qu’il coupe les ponts avec sa famille (aouzzou bilahi) en exigeant qu’il choisisse exclusivement sa nouvelle famille au détriment de l’ancienne. Ce que je peux apporter ici, c’est un éclairage plus juste sur ce qui est attendu du couple qui fait face à une ambiance potentiellement toxique. Un rappel de ce que le mariage devrait être en islam :
Allah, le Très haut, dit : « Elles sont un vêtement pour vous et vous un vêtement pour elles. »
(Coran : 2/187).
Ceci devrait rappeler, aux époux l’obligation de devoir cacher, aux yeux des autres, les querelles et les conflits qui les minent pour éviter – aux familles respectives – de prendre parti et d’envenimer la situation. Car, voyez-vous, quand le coeur d’une mère est ébranlée, elle a du mal à rester lucide et cherche absolument à « sévir ». Et, si son acte est mal interprété ou alors déclenche une hostilité de la part de sa brue, elle ne pourra (culturellement pas s’en excuser) et souhaitera (exigera) que ce soit à la belle-fille de le faire. Et tant que ce problème ne sera pas résolu, toutes les occasions seront bonnes pour raviver cette plaie béante. Ici, c’est la maturité du mari et sa peur de compromettre le sermon pris (citation ci-dessus) qui devrait pouvoir rétablir un certain équilibre. Une amie me confia un jour que sa tante la plus douce (donc qui a priori ne devrait pas avoir de problèmes avec qui que ce soit) avait de gros soucis avec la femme de son fils aîné. Cette dernière, aux débuts du couple très gentille et docile, avait peut-être à force de tout encaisser, changer et se montrer désormais très éffrontée. Le fils (de l’une) et mari (de l’autre) se trouvait dans une position bien indélicate puisqu’il ne pouvait choisir de ne soutenir ni l’une ni l’autre. Oui, vous avez bien lu : il avait décidé (un homme raisonnable) de ne pas prendre faits et causes pour sa mère (qui est bien évidemment son modèle et la femme qu’il aime plus que tout) ou pour sa femme (qui est elle la mère des ses enfants, celle dont il partage le quotidien et qu’il a choisi devant ALLAH et les hommes – ce qui lui confère aussi et de facto un statut particulier). Ce Monsieur, bien avisé a convoqué une réunion entre sa mère et sa femme pour rétablir les choses :
- à sa femme, il a rappelé que sa mère était tout pour lui et que cette relation était sacrée et que rien ne pourrait jamais l’ébranler. Qu’il lui demandait de l’aider à préserver ce lien fort en faisant tout son possible pour que leur relation ne se ternisse pas
- à sa mère, il rappela que malgré tout l’amour qu’il avait pour elle, son épouse était une femme dévouée et une mère également – celles de ses enfants – et qu’il souhaiterait que sa maman puisse en tenir compte et ne pas l’oublier pour l’aider également à pouvoir honorer son rôle de mari et de père.
Ainsi mises devant leurs responsabilités mais également rassurées de se savoir aimer – chacune à sa façon – il venait de régler à jamais ce problème ! Mais combien d’hommes (ou de femmes) ont cette poigne et ce charisme ?
Bien souvent, dans pareille situation, le fils prend le dessus et sacrifie sa femme pour rester un bon fils pour sa mère. Plus rare, mais qui existe aussi, le mari se montrera indigne vis-à-vis de sa mère et choisira sa femme… ce qui est en soi est également un sacrilège.
Et quand, dans bien des cas, le fils se laisse endoctriner et par sa mère, ses soeurs et l’entourage, la pauvre épouse n’aura alors aucune chance de « survivre » et sera jetée – avec ses enfants – aux oubliettes. Un autre sacrilège.
Il faut ici rappeler comme le fait l’islam la grande responsabilité placée chez l’homme qui devient un berger pour sa famille et se doit de rester NEUTRE et de ne laisser parler ni son coeur de fils, ni son coeur d’époux. C’est avec une pareille maitrîse qu’il parviendra alors à gagner le respect de sa famille car étant impassible aux menaces et aux chantâges affectifs. Hélas, à l’heure où je vous parle, tout autour de nous, des familles ont été détruites par lâcheté ou faiblesse. Ce qui, en soi, demeure certainement une injustice et un pêché dont il faudra un jour répondre.
Minielle MANSOUR
#7 Sous-estimer la jalousie des « faux amis »
« Pour vivre heureux, vivons cacher ». Cela est encore plus vrai de nos jours. Tout le monde cherche à se comparer et à compter les « points » que vous avez et qui leur manquent à eux… même dans vos cercles les plus proches. Si vous n’en avez pas conscience, il y a de bonnes chances que vous soyez à risque. Car vos bonnes amies et vos « homies » vous pousseront parfois à prendre des décisions qui ne vous auront été suggérées que pour vous nuire. Combien de foyers ont été brisés par ce type d’intrusions permises soit par l’époux, soit par l’épouse…? Accueillis dans une jolie maison, devant une table bien garnie et une femme tout sourire ou un mari bien avenant, les « faux amis » auront vite fait de commencer à semer le doute dans les têtes les plus molles (*noye boop en wolof).
Personnellement, ma règle en la matière est de ne pas inviter tout le monde chez moi. Je l’ai appris de ma mère qui m’a rendu un grand service un jour en m’indiquant que le moins d’amies on avait, le mieux notre couple se portait. Il faut savoir entretenir un jardin secret, rendre votre intérieur sacré. Mais si tout le monde s’y invite, et y trouve sa place, ne vous étonnez pas de très vite de devenir étrangère dans votre propre maison. Une conception occidentale de la chose? Même pas, puisqu’une excellente amie à moi, membre d’une famille religieuse respectée, applique la même règle. En 15 ans de mariage, je n’ai jamais vu son mari et j’ai pu aller lui rendre visite juste une fois. Cela ne remet en rien en cause les sentiments forts et privilégiés que nous nous portons l’une et l’autre, mais j’ai compris qu’elle voulait préserver une certaine intimité et la soutient dans cette démarche. Car oui, le couple est un sanctuaire et la vie de famille devrait pouvoir -sans autorisation à obtenir – se vivre en PRIVE, à l’abri des regards envieux qui ne se présenteront jamais tels quels… et pourtant !
Si vous invitez tout le monde dans votre salon, votre chambre à coucher, vos toilettes… ne vous étonnez pas alors qu’un jour on vous dise comment vous habillez, quoi manger et où dormir. Nous appartenons à des sociétés culturellement très intrusives, quand la religion, pourtant nous invite à plus de modestie, de retenue et d’intimité.
Et ce dernier point – l’intimité – m’emmène au huitième souci récurrent dans un couple : la divulgation des relations intimes… qui fera l’objet d’un projet billet bi idni Allah.
2 Comments
Manar Fall
13 août 2020 at 22 h 36 minExcellent !! Très très bien écrit !! Cohérent, clair , simple , net et précis !!! Merci beaucoup pour la leçon j’enverrai cet article à autant de personnes que je peux.
Anonyme
14 août 2020 at 0 h 33 minMerci beaucoup très cher Manar! Ce message me touche vraiment. Puisse cet article être utile au plus grand nombre. Ameen ! Prends bien soin de toi